Quelques raisons de voter Nicolas Sarkozy - Volet 2 -
gillesdavid | 19 janvier 2012
De René CADIOU
Pour une grande partie, les problèmes de l’emploi et de la compétitivité des entreprises sont liés et constituent bien deux des problèmes les plus urgents à régler. Pas un pays, sans doute, n’a été aussi contre productif que le nôtre dans le domaine de l’emploi que ce soit, par exemple, à propos des 35 heures ou de l’autorisation administrative de licenciement. S’agissant de cette dernière, dont, encore récemment, Benoît Hamon demandait le rétablissement, combien de dépôt de bilan a-t-elle pu favoriser ? S’il est vrai qu’elle était le plus souvent accordée faute pour l’administration de pouvoir apprécier la santé économique d’une entreprise, elle ne l’était pas sans un certain délai qui pouvait être fatal à l’entreprise. En l’absence d’un éventail de possibilités de redressement suffisamment larges, il est probable que quelques entreprises ont préféré recourir aux licenciements plutôt que de rechercher une éventuelle autre possibilité. Mais les plus nombreuses ont été condamnées à se débattre dans les difficultés nées de la conjoncture et des contraintes de l’Administration, voire à disparaître en raison d’une conjugaison de ces difficultés. Lorsque le carnet de commande se rétrécit, la trésorerie s’amenuise. La banque, le plus souvent, refuse son concours à une entreprise qui n’a pas fait ce qui dépend d’elle, c’est-à-dire ajuster ses moyens en personnel à sa charge de travail. On ne peut le reprocher au banquier car l’argent dont il dispose est celui des déposants, le nôtre, ou celui qu’il emprunte lui-même. D’une manière générale, ce qui caractérise le marché du travail c’est sa trop grande rigidité. Quant aux « licenciements boursiers », s’ils ont une réalité, ils ne concernent pas la très grande majorité de nos entreprises qui, si elles ont des actionnaires, ne distribuent que peu ou pas de dividendes.
A ce propos, la Loi TEPA, si décriée, n’est qu’une compensation à cette rigidité. Si à l’occasion de commandes nouvelles, dont la pérennité n’est pas forcément assurée, le patronat a préféré faire travailler davantage ses ouvriers et donc recourir aux heures supplémentaires et aux avantages que lui offrait cette Loi, de préférence à l’embauche, c’est qu’en embauchant il redoutait, au cas où les commandes se feraient plus rares, de ne plus pouvoir licencier sans de grosses difficultés.
Lorsque le dernier taux du chômage a été annoncé, il a été rappelé qu’il y avait douze ans que ce niveau n’avait pas été atteint. Il y a douze ans, cela n’a pas été dit, nous étions en 1999, Lionel Jospin était Premier Ministre depuis deux ans. Lorsque Manuel Valls a alors prétendu que Nicolas Sarkozy n’avait rien fait pour lutter contre le chômage, il a fait preuve d’une mauvaise foi sans égale. Depuis 2006, Jacques Chirac était à l’Elysée, le taux de chômage baissait régulièrement. Il était de 8,5% lorsque Nicolas Sarkozy a pris ses fonctions en 2007, au début de l’année 2008, il était de 7,2%, niveau jamais atteint depuis 25 ans. Il y a 25 ans, nous étions en 1983, la gauche était au pouvoir. Giscard d’Estaing lui avait laissé un taux de chômage de 6,1%, en 1981, il était monté à 7,2% en 1983 et à 9% en 1986. Le chômage ne cessait de progresser : « Nous avons tout essayé ! », disait François Mitterrand en haussant les épaules en signe d’impuissance. Si, en 1983, la gauche avait fait progresser le chômage de 1,1% pour le porter à 7,2%, Nicolas Sarkozy, en 2008, l’a fait descendre de 1,3% pour le ramener à 7,2%. Toi qui es injustement critiqué, bravo Nicolas ! La crise, notamment, a décidé de cette remontée à 9,2%, remontée favorisée par des charges trop lourdes tout comme par les rigidités que je viens d’évoquer, rigidités aggravées par un défaut de formation aux emplois disponibles, et il y en a.
La dette, les déficits cumulés, le poids des retraites, malgré une réforme réussie, qui devra être poursuivie car, dans quelques années, 6 salariés auront la charge de 5 retraités, le poids de la protection sociale, les guérillas que suscite la moindre réforme, réformes uniquement engagées par la droite, le chômage qui s’installe, sans doute pour quelques années, doivent nous faire comprendre que la situation est des plus sérieuses et qu’il faudra à la barre un homme solide, expérimenté et déterminé.
Bien qu’il ne s’agisse que d’une solution, importante il est vrai, l’allègement des charges des entreprises est à l’ordre du jour. Les prélèvements obligatoires étant déjà très importants, la solution retenue, quelle qu’elle soit, ne sera pas la plus satisfaisante. Nous le voyons aux hésitations. Faut-il instituer la TVA sociale ? Faut-il augmenter les impôts sur le revenu ? Faut-il augmenter la CSG ? S’il faut trouver 30 milliards au minimum comme pense le MEDEF, cela fait beaucoup, quelle que soit la source qui sera frappée. Si le recours à la TVA était retenu, il faudrait qu’une part des déductions de charges, viennent compenser l’augmentation de la TVA sur les salaires les plus bas. Il y a aussi les niches fiscales qui, sans doute, font un peu trop rêver, et la compensation des RTT.
Et il y a les économies, dont on parle moins, notamment à gauche qui ne veut pas en entendre parler. La première idée qui jaillit, surtout à gauche, est le recours à l’impôt. En Bretagne nous venons d’en avoir l’exemple. La Région Bretagne, dirigée par la gauche, vient, en effet, d’augmenter de 28% le coût des cartes grises. A l’extrémité ouest de l’Europe, nous sommes désavantagés du fait de notre éloignement.
A ce handicap, va s’ajouter cette année, le droit pour les transporteurs étrangers d’exercer leur activité en France, c’est-à-dire de transporter dans notre pays des marchandises qui y auront été chargées. Il ne s’agira pas d’une concurrence négligeable.
Ce n’était vraiment pas le moment de relever le prix des cartes grises de 28%, mais de rechercher des économies, et il y en a à consentir.