Le ni-ni Corrézien
gillesdavid | 7 novembre 2011
Article de notre ami René Cadiou
Il apparaît nettement que le candidat socialiste à la Présidence de la République, n’a pas du tout pris la mesure de la crise qui affecte l’Europe et le Monde entier.
Ces jours derniers, François Hollande a critiqué, péremptoirement, la gouvernance de la zone euro, par le couple Merkel/Sarkozy. Ce n’est pas la gouvernance qui pose problème, c’est l’absence de gouvernement européen. Le constater, c’est réinventer l’eau chaude. Dans nos vieux pays, consentir un abandon de souveraineté est un problème, voire un drame, que la crise aidera, espérons-le, à résoudre. Il n’a évidemment pas manqué de rappeler l’appartenance à la droite du couple Merkel/Sarkozy, dissimulant que la gauche allemande a voté en masse le plan présenté par Angela Merkel. Il n’avait pas d’opinion sur le référendum envisagé par Papandréou. De même, les entretiens Obama/Sarkozy n’ont débouché sur rien de concret. Et en ce qui concerne son entourage, c’est la cacophonie la plus complète. On peut donc en conclure, a contrario, que dès le lendemain de son éventuelle installation à l’Elysée, les dirigeants du monde entier s’y précipiteront pour lui baiser la main et recevoir leur feuille de route. Si tel était le cas, ceux qui voteraient pour lui n’ont pas fini de s’en repentir.
La situation est des plus sérieuses. Le Conseil de Stabilité Financière a dressé la liste de 29 banques, dont 4 Françaises, qui par leur taille et la nature de leurs activités, sont susceptibles, à elles seules, de déstabiliser le financement de l’économie mondiale. C’est-à-dire que, du jour au lendemain, nous pourrions nous trouver sans liquidités, sans relations interbancaires, dans une panique générale. Pour ce qui nous concerne, il est bon de rappeler quelques vérités. Raymond Barre avait laissé à Pierre Mauroy, une dette équivalente à 21% du P.I.B., Lionel Jospin, bien qu’ayant bénéficié d’une bonne reprise de la croissance, l’a laissé à 60% à Jean-Pierre Raffarin, Nicolas Sarkozy l’a reçue à 64%. Du fait de la crise elle est aujourd’hui à 87%. J’ajouterais que jamais n’a été évalué le coût du passage de l’âge de la retraite de 65 à 60 ans. A la fin des années 1990 et dans les premières années 2000, l’essentiel de la croissance du P.I.B., 90% au moins, est absorbé par la voracité de l’Administration et la création de 15 à 18.000 emplois publics par an. Nous le devons à la faiblesse des gouvernements, à la démagogie et à l’inconscience des syndicats et à l’aveuglement de nos compatriotes qui refusent de voir que le Monde n’est plus ce qu’il était il ya 40 ans. Les autres veulent aussi leur part, rien qu’entre la Chine, l’Inde et le Brésil, ils sont plus de 3 milliards. Avec ces gains nous aurions pu, par exemple, créer des dizaines de milliers de places de crèche et rembourser une partie de la dette.
Il y a, d’un côte, les pays développés, riches, qui, au moins depuis le premier choc pétrolier, vivent à crédit. Depuis une trentaine d’années, l’usage du crédit n’a plus de limites et ne sert qu’à consommer. De l’autre, les pays dits émergents qui disposent de réserves de change considérables, qu’ils nous prêtent ou sont prêts à le faire. Oui ! Mais les capacités de remboursement des pays surendettés ont atteint leurs limites. Néanmoins, ils s’accrochent bec et ongles à leurs acquis et veulent conserver un niveau de vie qui reste élevé. Ils n’ont plus, sauf l’Allemagne, un centime à investir, et attendent, sans le moindre complexe, que les pays émergents, où il y a des centaines de millions de vrais pauvres, de miséreux, qui rêvent d’un bol de riz par jour, investissent chez eux ou leur prêtent de l’argent. Paradoxalement, ce sont les débiteurs qui reçoivent les meilleures notes et les prêteurs les notes moyennes ou basses, comme s’il s’agissait de noter la qualité de la vie. Il est évident que cela ne peut plus durer. Dans cette situation extrêmement complexe et délicate, où la faillite de l’un peut entraîner celle de tous les autres, nous ne pouvons que nous féliciter de la connaissance des dossiers, de la ténacité et de l’énergie de Nicolas Sarkozy. Il faut aussi rappeler que Nicolas Sarkozy s’est employé à obtenir une coordination des politiques économiques, fiscales et budgétaires des pays de la zone euro, même si ses efforts en ce sens ont été masqués par le problème grec et, surtout, si la difficulté de mettre en œuvre une telle politique est grande.