Questions/réponses sur la suppression de postes dans l’Education nationale
gillesdavid | 5 février 2011►16 000 postes vont être supprimés en 2011 dans l’Education nationale…c’est un signe du désinvestissement de l’Etat dans l’Education des Français ?
Ne nous laissons pas intoxiquer par la propagande habituelle du PS ! La majorité investit massivement dans l’éducation, qui est l’une de ses premières priorités :
En 2011, le budget de l’Éducation nationale s’élève à plus de 60 milliards€, cequi en fait le 1er budget de l’État ! Les dépenses d’éducation représentent 6% du PIB contre 5,7% pour l’ensemble de l’OCDE et 4,7% en Allemagne… La France consacre 8000 euros par an à chacun de ses élèves !
Dans un contexte de rigueur, imposé par la crise économique, l’Education est l’un des rares budgets de l’Etat en augmentation (+1,6%) en 2011! L’Education nationale, avec plus d’1,1 millions de postes, c’est aussi le 1er employeur de France !
Et rappelons aux socialistes qu’en 1999, sous Lionel Jospin, le budget de l’Education nationale représentait 56,8 milliards €… près de 4 milliards € de moins qu’en 2011 !
►Mais qu’est-ce qui justifie ces suppressions de postes ?
L’endettement de notre pays, creusé par la crise économique, dépasse les 25 000 € par Français. Cette situation n’est pas soutenable et le Président de la République s’est engagé à réduire la dette de la France, notamment en ne remplaçant pas 1 fonctionnaire sur 2 partant à la retraite. Le 1er budget de l’État ne peut s’exonérer de cet effort national de réduction des dépenses.
Par ailleurs, en 2010, le Ministère de l’Éducation Nationale a commandé un état des lieux, académie par académie, des besoins et des manques. L’un des enseignements de cette enquête est l’existence de milliers de professeurs sans classe, victimes de deux phénomènes :
des recrutements d’enseignants plus nombreux que le nombre de départs en retraite, dans les années passées une réduction progressive du nombre d’élèves entre 1990 et 2009 :
· 725 200 élèves de moins dans le premier degré
· 338 816 élèves de moins dans le second degré
Il faut à cet égard relativiser l’impact de l’augmentation exceptionnelle du nombre d’élèves - 39 155 élèves de plus - dans le 2nd degré à la dernière rentrée, souvent invoquée par le PS pour critiquer les suppressions de poste ! Elle ne donnera lieu à l’avenir qu’à une variation de + 0,17 élèves par classe en moyenne.
Nécessité de réduire nos dépenses et existence de milliers de professeurs sans classe plaident donc clairement pour un réajustement du nombre de professeurs.
C’est pour cela qu’en 2011, 16 000 emplois ne seront pas renouvelés dans l’Education nationale. Cela représente 16 Mds d’économies sur la durée d’une carrière (plus que le déficit cumulé de l’assurance maladie 12 mds€ et de l’assurance chômage 3 mds€ en 2010) !
La France n’est en outre pas la seule à supprimer des postes au niveau européen, tout en restant très mesurée par rapport à l’Italie qui veut supprimer 87 500 postes d’enseignants, ou au Portugal qui va fermer 30% de ses établissements du 1er cycle…
► Réduire le nombre d’enseignants, c’est mener vers un enseignement de moins bonne qualité…
Il faut tordre le coup à une idée reçue, chère au PS : il n’y a pas de lien entre augmentation des moyens et amélioration des résultats scolaires… Nous dépensons plus d’argent pour l’éducation que l’Allemagne et pourtant leurs élèves réussissent mieux que nous (par exemple : score de 497 en mathématique pour la France dans l’enquête PISA réalisée par l’OCDE en 2009 contre 513 pour l’Allemagne).
De même, il n’y a pas de corrélation systématique entre nombre d’élèves par classe et réussite scolaire. La Corée du Sud, 2ème meilleur système scolaire au monde selon l’OCDE, compte 30 élèves par classe, et jusqu’à 35 élèves dans l’enseignement au primaire, contre 24 élèves au collège et 22,6 élèves en primaire en France !
Ce qui compte ce ne sont pas tant les moyens que l’usage qu’on en fait ! En outre, la suppression de ces postes tient évidement compte des spécificités et besoins de chaque académie. Ce chiffre de 16 000 postes en moins résulte de la suppression de 18 202 postes de stagiaires en IUFM et de 600 postes administratifs, et de la création de 2 658 postes dans les écoles primaires et de 144 postes dans les établissements du second degré en zones défavorisées. Au total, le nombre d’enseignants affectés dans les établissements relevant de l’éducation prioritaire va donc augmenter !
► Les conditions de travail des enseignants vont évidement se dégrader…
Il faut dédramatiser l’ampleur ces suppressions de postes : 16 000 postes, c’est à peine 1,4% des 1,1 millions d’emplois de l’Education nationale ! L’impact de ce phénomène sera donc invisible dans les classes pour les professeurs et les élèves !
Surtout, les enseignants seront les premiers bénéficiaires de la politique menée, puisque 50% des économies réalisées par le non remplacement d’un professeur sur deux partant à la retraite, soit 198 millions € en 2011, sont reversées aux enseignants sous la forme d’une revalorisation des salaires.